Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)


Index des rubriques

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?


Ailleurs sur Joueb.com
Et si chaque mot était le début d’une belle histoire ?
--> Daté du 16/09/06
J’ai remonté la rue Soufflot direction la place des grands hommes. A ma droite et à ma gauche, deux personnes dont je ne pourrais pas me passer pendant dix ans. On lui a claqué des bisous sur les joues après ces deux mois loin de nous. Elle nous a raconté les Niçoises. Et les Niçois. Les chaussures à paillettes et la promenade des anglais. Les méduses et les galets.

J’ai remonté la rue Soufflot et ce quartier que j’aime plutôt bien. Son nouveau monde, calme au cœur de Paris. La ligne 7 que je connais par cœur maintenant. Jussieu. Place Monge. Place d’Italie. Arrivées dans le quartier chinois. Il ne faut pas aller trop loin pour plonger dans l’ailleurs. On a croisé des enseignes connues et pourtant. Des pas dans un centre commercial du bout du monde. Les signes chinois qui nous invitent à entrer. Lui faire essayer tenues après tenues. Et puis son cadeau emballé. Jusqu’au weekend. J’ai des ampoules entre les orteils. Je suis handicapée de la tong. Et pendant que les écoliers regardent le ciel bleu par la fenêtre, nous on s’épuise de vivre.

J’ai remonté la rue Soufflot. Pour oublier la fac et mes galères de notes. J’ai soufflé quand j’ai fait tout ce que, moi, je devais faire. J’ai souri quand j’ai lu que la rentrée s’éloignait jusqu’en octobre. Le 9. Un mois de vacances prend place devant mes yeux ébahis. Et ce soleil. Ce soleil. Celui qui me manquait tant. Celui qu’elle a pris dans sa valise et qu’elle nous a remonté du Sud. Celui qui me sort du lit sans trop de problème. Celui qui te fait sentir que l’été n’est pas fini. Pas encore. Et que c’est bon.

J’ai remonté la rue Soufflot en oubliant ces deux derniers mois. J’ai zappé tous les réveils qui sonnaient à 7 heures. J’ai oublié les voyages en train et les heures que je voyais passées. J’ai claqué la porte une dernière fois avant de crier ma liberté. On a partagé cette joie. Celle d’avoir fini. Et le sourire de la paie. Je leur ai envoyé un dernier mail avant de leur dire au revoir. Malgré tout, j’ai rencontré des gens bien. Je repasserais leur dire bonjour. Un jour. Quand mes pieds seront plus habitués à marcher dans l’herbe ! J’ai le temps libre de tout désormais. Y a plus de verrou à l’infini.

Il me faudrait trop de phrases pour raconter ce passé. Il faudrait de nombreuses lignes pour dire ces deux mois qui sont passés vite. Il faudrait de longues histoires. Et pleins de mots.

J’ai remonté la rue Soufflot.

Il y a la lune à portée d’œil. Elle m’éblouit. Elle se glisse entre les nuages et me plonge dans ce doux clair-obscur. C’est fini.
Pour aujourd’hui tout du moins.

Et si chacun de ces mots pouvait tout vous dire, et si chacun de ces mots pouvait montrer les rires, les sourires et les pleurs, le désespoir, le découragement et la détermination, les discussions à n’en plus finir et la gêne de se taire, et si dans ces mots vous voyez un peu de ma vie, alors ce serait bien.

Mon histoire ne commence pas par un « il était une fois ». Mais dans mon histoire, il y en a plein. Dispersés dans chaque paragraphe. Dans chaque chapitre, il y a cette fois où. Cette fois où Beslan çà faisait un an et où je me souviens parfaitement du moment où j’ai écrit cet article. Cette fois où en rentrant de l’école, j’ai zappé sur toutes les chaînes avant de me rendre compte que ce n’était pas un navet de téléfilm. Cinq ans et cette sensation plus forte que jamais. Comme si j’en prenais vraiment conscience. Cette fois où ma maman m’a laissé ce message sur mon répondeur, j’avais un neveu. Cette fois où çà faisait déjà un an que j’écrivais ici. Cette fois où je ne vous connaissais pas encore. Cette fois où. Il y a pleins de moments dans une vie. Il y aura toujours une fois où. Le conte de fée peut commencer n’importe quand. Au moment où on s’y attend. Ou non.

Et si j’enlevais le Et si ?

Chaque mot est le début d’une belle histoire. Au premier mot laissé sur joueb. Et à cette belle histoire.

Dernière étape, la rue Soufflot
Combien seront-là ?
Quatre ?Trois ?
Deux ? Un ? Zéro ?
Soufflé par Ciorale, à 22:43 quelque part "News du jour".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom