Puisqu’il faut raconter pendant que la mémoire se souvient encore. Puisqu’il fait trouver des mots pour dire ce qui ne peut-être bien raconter. Essayer de vous emmener là-bas avec moi. Des étoiles et des paillettes partout autour de nous. Aux premières loges. Au premier rang. Des invités « surprise ».

~Raconter l’irracontable~

Passer la soirée entre filles. Sortir. Sans qu'on nous demande: "Pour quoi faire?". A-t-on besoin de raisons? Non. Parce qu'on a pas hâte d'être à demain. Parce que je veux pas être à l'année prochaine. Parce que. Parce que. Parce que. Parce que çà fait peur. Ca nous fait peur. Mis à part elle. Sans doute, parce qu'elle sait ce qu'elle veut. Nous, on nage dans un flou artistique. Ca tombe plutôt bien, ce soir, on était dans un flou artistique.

Des piétinements, des cris, des paroles. Encore ! Et le parquet qui suit nos mouvements. Le parquet qui tape du pied aussi. Les sourires échangés. Les paroles hurlées à tue-tête. Encore de la fumée entre les lentilles et les yeux. Les cheveux qui sentent là-bas. Les vêtements envoyés au loin. Parce que ce matin, en se levant...

Et eux sur scène qui hallucinent. Un peu. Beaucoup. Je sais plus trop bien. Surpris eux-aussi devant nous. Devant tout cet amas de personnes déchaînées [parce qu’on est là]. Tous. Pour eux. Un petit groupe né pas loin de chez moi. Et qui hier se sont retrouvés sur une scène parisienne. Quand on y croit. Quand on y rêve assez fort, tout est possible.

Déjà deux ans qu’on les a vus pour la première fois. La fête de la musique. On se demandait alors « C’est qui ? ». On sait maintenant. Et danser. Se faire un peu de place pour suivre la musique. Pour qu’elle nous emmène un peu plus loin qu’ici. Pour arriver au bord de mer ou dans l’épicerie du coin.

Un -tout sauf simple- vendredi soir.