Le train m’a fait traverser les paysages à une vitesse hallucinante. Mes yeux avaient besoin de voir le soleil. Je n’ai pas regardé vers l’arrière. J’ai quitté la gare de Lyon sans regrets. Aucun. Les oreilles se sont bouchées au fur et à mesure des tunnels.

J’ai pris de vitesse les nuages. J’ai sauté plus vite qu’eux pour me retrouver face au bleu du ciel. J’ai vu le château du ciel et j’ai croisé ces puits de lumière où les rayons du soleil dégoulinaient sur les toits des maisons.

Je faisais du surplace et le paysage défilait sous mes yeux. Comme dans la pub avec Wallace et Gromit.

J’ai été inondée de soleil. Jour et nuit. Même la nuit, le ciel est bleu. Arpenter les rues à une heure du mat en veste et rien d’autre. Suivre les pas de mon cousin. Je crois bien que je me serais perdue. Et faire le tour du monde en 3/4 d’heure. Ambiance du bout du monde sur la place du marché. La foule vient te sauter au visage. Et j’aime pas trop.

Entre temps, les œufs de Pâques se sont glissés sur la table. Les papiers cadeaux ont grincés et se sont froissés. Et prendre le soleil pour que je l’emmagasine dans chacune de mes cellules. Et pique-niquer sur la plage. Attraper les premiers coups de soleil. Je reviendrais moins blanche. La mer devant les yeux, le ciel à perte de vue et les pieds dans l’herbe.

Les jours ont défilé. Chacun sur une gamme différente.

Et le train m’a ramené chez moi. La nuit était tombée. Et mon cœur se baladait du côté des orteils. J’aurais pu en avoir les larmes aux yeux….

Mais avant, j’avais affronté le bout du monde. La baie des singes. Et c’est magnifique. A chaque fois que j’y passe. Se poser et regarder. Et en se relevant, ne pas marcher très droit. Se sentir grisée par cet air marin. Ivre. Ivre de ce paysage à perte de vue. Pas de photos. Çà n’aurait jamais rendu aussi…

La gare de Lyon ne s’est pas dérobé sous mes pieds. Et nous sommes rentrés. Mon cousin ne fêtera pas ses 8 ans samedi. Et je ne serais pas là pour la date prévue. Triste un peu. Mais tant pis.